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Ken Follett – Les Piliers de la Terre

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Résumé inspiré de Wikipédia: L’histoire nous entraine en premier lieu dans les péripéties d’une famille de bâtisseurs (Tom, sa fille Martha, son premier fils Alfred, et sa femme Agnès) rencontrant Ellen et son fils Jack. Leur chemin de famine et de pauvreté les mènera au cœur de la construction d’une nouvelle cathédrale à Kingsbridge, objet d’un fort contentieux entre Philip, le prieur, et son évêque Waleran Bigod. Ken Follet aborde également les intrigues politiques anglo-normandes qui ont émaillé ce siècle, à travers la rivalité pour la possession du comté de Shiring entre d’un côté Richard et sa sœur Aliena , et de l’autre William de Hamleigh, un noble brutal et sanguinaire qu’Aliena a refusé d’épouser.

Mon avis: Je vous prie de m’excuser pour le résumé fortement inspiré de wikipedia mais j’ai lu cette merveille il y a un petit moment, et ma mémoire a tendance à me trahir. Ce livre est un chef d’œuvre. C’est bien écrit, on a l’impression d’y être. Les personnages sont tranchés, attachants (pour les gentils) et méprisables (pour les méchants). Tom est le père qu’on aimerait tous avoir, Jack le frère rêvé,  Aliena notre meilleure amie puisqu’elle est trop parfaite pour n’importe quel individu sécrétant de la testostérone. Un de mes amis l’a lu en une journée, ma sœur aussi et moi en trois jours: soit nous avons tous des goûts médiocres, soit c’est un très très bon roman, a vous de voir.
P.S Teasing: La page 96 ( à une ou deux près) a été un grand traumatisme pour moi

Kawakami Hiromi, Les Années douces (Sensei no kaban)

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Il s’agit d’un livre empreint de bonheur et de mélancolie pour découvrir la littérature japonaise contemporaine. Tsukiko, la quarantaine, rencontre son ancien professeur de japonais dans un bar où elle a ses habitudes. S’ensuivent une série d’entrevues insolites ou alcoolisées avec « le maître », et Tsukiko se met peu à peu à souhaiter leurs rencontres. Des liens à la fois simples et complexes se tissent lentement et presque malgré eux.

Chaque rencontre permet d’appréhender la culture du Japon, le saké, la montagne, la fête des cerisiers en fleur… Elles sont ordinaires et dégagent pourtant une poésie et une douceur qui ont le goût du rêve qui s’évanouit. Il est facile de s’identifier à l’héroïne qui, en tant que narrateur, n’affiche pas une personnalité très définie par rapport au vieux professeur, et c’est peut-être en partie pour cela que ce roman est aussi touchant.

Ce n’est donc pas un livre d’action mais la belle histoire de deux solitaires qui n’ont a priori rien en commun et qui s’apprivoisent pour retrouver un sens à leur vie.

Extraits :

« Le maître et moi, nous ne nous parlons plus. Du coup, je me rends compte que tout ce que je faisais jusque là, c’était avec le maître, lui seul. A part lui, cela faisait bien longtemps que ça ne m’arrivait plus de boire du saké en compagnie de quelqu’un, de marcher dans la rue ou de voir des choses plaisantes. Quand je cherche à me rappeler avec qui alors je faisais des choses en commun avant de devenir intime avec le maître, aucun nom ne me vient à l’esprit. J’étais seule. »

« Comme dans un soupir, je l’ai appelé. A son tour, il a murmuré mon nom. Sa voix était nette et pure, c’était une voix de prof. « Ce sont les enfants qui ont peur du tonnerre, ne l’oubliez pas! » Le maître a ri bruyamment. Son rire se superposait au grondement du tonnerre. Mais enfin, puisque je vous dis que je vous aime. A moitié sur ses genoux, je continuais à murmurer, mais mes paroles ont été immédiatement effacées par le bruit du tonnerre et le rire du maître. »

Chuck Palahniuk, Choke

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Description commentée :

Choke est la troisième arme de destruction massive lâchée en 2001 par cet ovni de la littérature américaine.

Révélé au monde entier par le succès du dérangeant fight club, Palahniuk excelle dans ce nouveau genre de roman qui fascine presque autant qu’il peut dégoûter.

Corrosif, lubrique, venimeux, provoquant, déjanté, les adjectifs ne manquent pas pour décrire le style de l’auteur qui nous dépeint la quête d’identité de son principal protagoniste: Victor Mancini.

Victor, est un médecin nymphomane qui cherche à découvrir ses origines au chevet de celle qu’il croit être sa mère mourante. Victor a pour passe-temps favori de faire semblant de s’étouffer dans des restaurants afin d’être « sauvé » par des bienfaiteurs généreux. Victor est convaincu par Paige Marschall, une jeune médecin débridée, qu’il est le nouveau christ. Victor a un meilleur ami, Denny, qui, obsédé par les pierres, commence à construire sans permis une immense bâtisse…

Choke est un voyage au cœur de la folie. Chaque personnage est guidé par sa propre névrose obsessionnelle jusqu’au narrateur lui-même qui plaque, un à un, ses tics d’expression.

L’habileté suprême du père Chuck nous conduit pourtant  même à douter, au moment de refermer ce roman effrayant: Qui de ces « egos pensants » est vraiment fou ou clairvoyant?

Pour finir et en un mot, Choke est un livre d’une très grande originalité mais à déconseiller fortement aux âmes sensibles et puritaines.

Vernor Vinge, Un feu sur l’abime (A Fire Upon The Deep)

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Une expédition découvre un trésor dans un lieu reculé de la galaxie: un mine de programmes inconnus issus d’une Archive d’une civilisation disparue. En explorant ces programmes, les chercheurs déclenchent une Perversion, une entité intelligente maligne qui va rapidement chercher à soumettre et détruire toute civilisation et toute forme de vie.

Deux enfants parviennent malgré tout à s’échapper avec le seul remède capable de détruire la Perversion. Après un court voyage, ils atterrissent en catastrophe sur une planète habitée par un civilisation primitive de forme canine, à un stade d’évolution équivalent de notre moyen-age. Le vaisseau envoie alors automatiquement un signal de détresse auquel une civilisation répond, des années plus tard, par une mission de sauvetage.

Quelques réflexions:

Dans Un Feu Sur L’abime, Vernor Vinge développe plusieurs concepts majeurs extrêmement pertinents, notamment:

  • La galaxie non-homogène et la transcendance: plus on se rapproche de son centre, plus la matière est dense et le temps, l’intelligence, la pensée et les avancées technologiques sont ralentis. Les civilisation pour progresser doivent être le plus possible à la bordure de la galaxie, c’est la bordure qui devient le véritable centre des échanges et des avancées technologiques: intelligence artificielle, antigravitation… Lorsqu’elle s’éloigne encore de la galaxie, la civilisation tend à se déifier, à transcender pour devenir des entités « divines ».
  • La race canine intelligente occupant la planète ou atterrissent les enfants fonctionne avec des esprits de groupe: les individus peuvent s’unir et développer un esprit commun, un individu est alors constitué de plusieurs corps indépendants avec un esprit unique, fusion des différents esprits. Lors du décès d’un des membres de l’individu, celui-ci doit s’efforcer de maintenir son unité, et généralement va chercher un corps solitaire pour lui proposer la fusion, cette fusion est source d’équilibre jusqu’à une certaine limite (<3,4 voire une dizaine de corps, selon les individus).

Vernor Vinge a reçu pour Un Feu Sur L’Abîme l’éminent prix Hugo en 1993.

Avis personnel:

Assez difficile d’accès et très conceptuel, ce roman recèle des reflexions d’une extrème richesse (en effet plusieurs années avant leur arrivée, Vernor Vinge décrit notamment ce qui sera Internet, le mail etc.)  et une histoire qui se révèle passionnante malgré un départ un peu rude. Accrochez-vous, ça vaut le coup.

[Lien vers une critique de haut vol]

Daniel Pennac, Chagrin d’École

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Chagrin d’école a permis à Daniel Pennacchioni, Pennac pour les intimes, (et pour les autres aussi d’ailleurs), de remporter le prix Renaudot en 2007.

Ce merveilleux petit essai s’ouvre avec douceur sur les difficultés scolaires de l’auteur de la fée carabine et nous invite par là, à mieux pénétrer la vocation profonde de cet homme : enseigner le français.

C’est en les murs d’Hulst, lycée français parisien, que Pennac vit plus qu’il ne nous narre, ces anecdotes drôles, touchantes et révélatrices du rôle crucial qu’est amené à jouer un professeur sur le destin de ces vies naissantes.

Ceux qui comme moi auront enduré, sur les bancs du secondaire, des interminables sévices littéraires infligés par d’horribles personnages rabougris par le temps, l’aigreur et l’indifférence de générations d’écoliers, ne tarderont pas à être conquis par la bonté, le charme et la pédagogie de cet amoureux des livres.

Paul Valéry, Regards sur le monde actuel

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Regards sur le monde actuel est un essai écrit en 1931 par Paul Valéry, « l’un des esprits les plus puissants et les plus lucides » du XXème siècle.

Au fil des pages, Paul Valéry fait montre d’une intelligence redoutable. Tour à tour il analyse, il décortique, il projette sa vision du monde sur des sujets aussi divers que l’histoire, la politique, l’art et la littérature.

Moderne, il remet en cause les lieux communs, bouleverse les idées reçues, dérange le lecteur dans ses convictions et l’incite à creuser toujours plus loin derrière la grandiloquence de concepts dont la superbe n’égale souvent que le néant qu’ils recouvrent.

Ces regards sont fascinants. Ils le sont tant par la justesse et la finesse de perception de leur auteur que par la prose délicieuse qui nous invite à en goûter les plus infimes nuances.

C’est là avant tout l’œuvre d’un visionnaire. Un visionnaire qui nous dévoile la réalité du monde tel qu’il était alors et tel qu’il est devenu aujourd’hui.

Il est assez saisissant de mesurer enfin que soixante ans après sa mort, ces écrits rayonnent toujours autant par leur puissance que par leur beauté.

Extraits :

avant-propos
(…) « Considérez un peu ce qu’il adviendra de l’Europe quand il existera par ses soins en Asie, deux douzaines de Creusot ou d’Essen, de Manchester ou de Roubaix, quand l’acier, la soie, le papier, les produits chimiques, les étoffes, la céramique et le reste y seront produits en quantités écrasantes, à des prix invincibles, par une population qui est la plus sobre et la plus nombreuse du monde, favorisée dans son accroissement par l’introduction des pratiques de l’hygiène . » (…)

de l’histoire
« L’Histoire est le produit le plus dangereux que la chimie de l’intellect ait élaboré. Ses propriétés sont bien connues. Il fait rêver, il enivre les peuples, leur engendre de faux souvenirs, exagère leurs réflexes, entretient leurs vieilles plaies, les tourmente dans leur repos, les conduit au délire des grandeurs ou à celui de la persécution, et rend les nations amères, superbes, insupportables et vaines. L’Histoire justifie ce que l’on veut. Elle n’enseigne rigoureusement rien, car elle contient tout, et donne des exemples de tout. » (…)

propos sur le progrès
(…)« L’un des effets les plus sûrs et les plus cruels du progrès est donc d’ajouter à la mort une peine accessoire, qui va s’aggravant d’elle même à mesure que s’accuse et se précipite la révolution des cou¬tumes et des idées. Ce n’était pas assez que de périr ; il faut devenir inintelligibles, presque ridicules ; et que l’on ait été Racine ou Bossuet, prendre place auprès des bizarres figures bariolées, tatouées, exposées aux sourires et quelque peu effrayantes, qui s’alignent dans les galeries et se raccordent insensiblement aux représentants naturalisés de la série animale… »(…)

autres
« L’existence des voisins est la seule défense des nations contre une perpétuelle guerre civile. »
« Le loup dépend de l’agneau qui dépend de l’herbe. L’herbe est relativement défendue par le loup. Le carnivore protège les herbes (qui le nourrissent indirectement) . »
« Les grands événements ne sont peut-être tels que pour les petits esprits. Pour les esprits plus attentifs, ce sont les événements insensibles et continuels qui comptent. »

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